Protoxyde d’azote : interdiction de consommer et de détenir sur la voie publique dans la Somme
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Le 31 décembre 2025 à 08h00
Face à la montée des usages détournés du protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de "gaz hilarant ", le préfet de la Somme durcit le ton. Un arrêté préfectoral interdit désormais la consommation et la détention de protoxyde d’azote sur la voie publique dans tout le département. La mesure s’applique du 30 décembre 2025 au 1er juillet 2026.
Une interdiction étendue à la voie publique et aux espaces publics
L’arrêté concerne la consommation sur la voie publique, la détention, le port et le transport sans motif légitime de cartouches, bonbonnes ou bouteilles de protoxyde d’azote. L'objectif est de lutter contre les usages festifs et récréatifs qui se sont multipliés ces derniers mois et qui sont la cause de nombreux accidents.
Le préfet justifie cette décision par une augmentation des usages récréatifs, notamment chez les jeunes, des troubles à l’ordre public et des comportements dangereux, y compris au volantdes dépôts sauvages de cartouches usagées qui dégradent l’espace public.
Sur le plan de la santé, les risques sont bien identifiés : perte de connaissance, asphyxie, brûlures, chutes, mais aussi atteintes neurologiques graves en cas de consommation répétée.
Jusqu’à 15 000 € d’amende encourus
Le non-respect de l’arrêté expose les contrevenants à des sanctions pénales sévères, pouvant aller jusqu’à 15 000 euros d’amende. L’incitation d’un mineur à consommer ce gaz est également réprimée.
Une pratique en expansion chez les jeune
Sur les rues des villes et places publiques des Hauts-de-France, les cartouches de protoxyde d’azote sont de plus en plus visibles, notamment parmi les collégiens, lycéens et étudiants. L’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France souligne une recrudescence de la consommation détournée de ce gaz, souvent associé à des butées festives, qui peut entraîner de graves problèmes de santé, notamment neurologiques et respiratoires.
Cette forme d’usage n’est pas anodine : outre les risques immédiats (asphyxie, perte de connaissance, brûlures), il existe aussi des dangers à long terme, avec notamment des troubles liés à une carence en vitamine B12 après usages répétés.
Les autorités sanitaires des Hauts-de-France multiplient les actions de prévention. La campagne régionale "Le proto, c’est trop risqué d’en rire" vise à informer les 15-25 ans sur les risques associés à l’usage récréatif de ce gaz et à proposer des services d’écoute et d’accompagnement pour les jeunes consommateurs et leurs proches.
La réglementation nationale n'encadre, pour l'instant, que la vente aux mineurs
Sur le plan législatif, la loi n° 2021-695 du 1?? juin 2021 vise à prévenir les usages dangereux du protoxyde d’azote. Elle stipule notamment l'interdiction de vendre ou d’offrir du protoxyde d’azote à un mineur, quel que soit le conditionnement. Et il est obligatoire d’exiger une preuve de majorité pour toute vente. Le texte indique également l'interdiction de vendre ou de distribuer des produits facilitant l’extraction de ce gaz (ballons, “crackers”).Toute infraction à ces règles peut être sanctionnée d’une amende pouvant atteindre 3 750 €.
Même si cette loi s’applique sur l’ensemble du territoire français, aucun arrêté préfectoral spécifique aux départements du Nord ou du Pas-de-Calais n’a encore été publié récemment, contrairement à des mesures saisonnières adoptées ailleurs en France pendant les fêtes (par exemple, des interdictions temporaires de vente, de possession ou de consommation dans certains départements comme la Somme).