Guînes : l’incendie qui a ravagé une maison dimanche est d'origine criminelle, la suspecte déférée hier

Une femme, suspectée d'avoir incendié dimanche une maison le long du canal de Guînes, a été interpellée et placée en garde à vue en début de semaine par les gendarmes. Le procureur de la République de Boulogne l’a placée, hier, sous contrôle judiciaire dans l'attente de sa comparution devant le Tribunal Correctionnel où elle encourt une peine d'emprisonnement de 10 ans.

Dimanche 16 janvier, une maison inoccupée est en partie ravagée par les flammes le long du canal de Guînes. Grâce à l’intervention rapide des pompiers, les gendarmes constatent une trace d'effraction sur un accès, la piste criminelle est rapidement envisagée. .

La Cellule d'Identification Criminelle du Groupement de Gendarmerie d'Arras est engagée afin de procéder aux constatations et à la recherche des traces latentes, telles que des traces d'hydrocarbure, de produits inflammables, d'empreintes ou ADN. La Brigade des Recherches de la Compagnie de Calais apporte son assistance à l'Officier de Police Judiciaire de Guines.

Vu les premiers éléments de l’enquête et le contexte familial compliqué (deux semaines plus tôt, le propriétaire des lieux avait mis fin à ses jours vraisemblablement dans le cadre de difficultés familiales qu'il rencontrait), plusieurs perquisitions sont menées sur Calais et Guînes, dès le dimanche 16 janvier. Elles permettront de mettre hors de cause les personnes visées par ces perquisitions. 

Dans les heures suivantes, la poursuite de diverses investigations et le recueil de témoignages permettent aux enquêteurs d'établir le signalement d'un suspect, s'apparentant à une femme, vue en train de se dissimuler la tête à l'aide d'un foulard, mettre des lunettes de soleil, avant d'escalader un portillon dissimulé dans la haie du jardin. L'analyse des enquêteurs va les inciter à poursuivre sur la piste d'un proche du propriétaire défunt.

C'est ainsi qu'ils vont, dès le mardi 18 janvier au matin, opérer une nouvelle perquisition sur Calais. D'entrée la dame qui les accueille éveille leur attention ; en effet, elle présente une blessure importante à la main. Dans son domicile, seront retrouvés les effets vestimentaires utilisés pour se dissimuler avant de commettre le méfait. Placée en garde à vue, après quelques temps à nier toute implication, elle va reconnaître sa participation et apporter son témoignage corroborant les constatations des enquêteurs. Elle s'est blessée à la main en s'introduisant dans la maison. Saignant abondamment, elle a tenté de dissimulé ses traces de sang en usant de divers produits chimiques trouvés sur place.

Mercredi, à l'issue de sa garde à vue, elle est déférée devant le Procureur de la République de Boulogne sur Mer. Elle est placée sous contrôle judiciaire dans l'attente de sa comparution prochaine devant le Tribunal Correctionnel où elle encourt une peine d'emprisonnement de 10 ans.