Doullens : "On a peur de revenir travailler" après l’agression, la boulangère sous le choc témoigne sur Radio 6

Doullens :
La boulangerie-pâtisserie Bourgeois, rue du Pont-Saint-Ladre à Doullens - Facebook "boulangerie-pâtisserie Bourgeois"
Nicolas MEROU 07:15 - 17 décembre 2025

TÉMOIGNAGE RADIO 6 : L’émotion est toujours vive à Doullens. Trois jours après l’agression d’une violence extrême survenue dans la boulangerie-pâtisserie Bourgeois, rue du Pont-Saint-Ladre, la propriétaire des lieux, Cindy Bourgeois, peine encore à réaliser.

Un différend banal, lié à un poil de pinceau alimentaire retrouvé sur une part de tarte, a dégénéré en une scène de violence inouïe, laissant un homme de 65 ans hospitalisé en soins intensifs et une équipe traumatisée.

"Dès le début, on a été agressés verbalement"

Tout commence par la venue de l’épouse de l’agresseur dans la boutique. "Elle est venue nous reprocher la présence d’un poil sur un morceau de tarte", explique Cindy Bourgeois. "Ma vendeuse lui a immédiatement précisé qu’il s’agissait d’un poil de pinceau alimentaire, utilisé pour le nappage, et non d’un problème d’hygiène."

Mais la discussion s’envenime. "Dès le départ, on a été agressés verbalement pour quelque chose d’insignifiant", poursuit la commerçante. La cliente quitte alors les lieux. Peu après, son mari entre dans la boulangerie, croise un voisin du commerce et achète à son tour une part de tarte, avant de s’emporter.

"Des coups à n’en plus finir"

"Le ton est monté très vite", raconte Cindy Bourgeois. "Mon voisin lui a simplement demandé de se calmer, de ne pas crier. Et là, ça a dégénéré. Ils se sont suivis des coups à n’en plus finir."
La scène est d’une extrême violence. L’homme de 65 ans est grièvement blessé et sera victime d’un AVC. Il est toujours hospitalisé en soins intensifs neurologiques au CHU d'Amiens.

"C’est inhumain de taper comme il a tapé", lâche la boulangère, encore bouleversée.

Une vendeuse traumatisée, sous anxiolytiques

Au-delà de la victime directe, les conséquences psychologiques sont lourdes pour l’équipe. La vendeuse présente au moment des faits est profondément choquée.
"Elle ne dort plus, elle revoit la scène en boucle. Elle est sous anxiolytiques", confie Cindy Bourgeois. "Elle n’est même pas sûre de pouvoir retravailler un jour chez nous."

La peur s’est installée durablement dans la boutique.

"Je suis retournée travailler la boule au ventre"
La commerçante elle-même reconnaît vivre désormais dans l’angoisse. "Je suis retournée travailler avec la boule au ventre. J’avais même un couteau de cuisine à côté de ma caisse, parce qu’il avait promis de revenir et j’avais peur d’être agressée à mon tour."

Un aveu glaçant qui illustre le climat d’insécurité ressenti par cette commerçante pourtant habituée au contact quotidien avec les clients.

Le soutien des clients, seul réconfort

Malgré tout, un élan de solidarité réchauffe les cœurs. "J’ai reçu énormément de messages de soutien de nos clients fidèles. C’est grâce à eux que le rideau est encore levé aujourd’hui", confie Cindy Bourgeois.

Mais l’avenir reste incertain. "On se pose de vraies questions sur l’avenir de notre commerce", admet-elle.

Une plainte déposée, une enquête en cours

L’agression ayant été filmée, une enquête est en cours et une plainte a été déposée. En attendant les suites judiciaires, le choc est immense pour cette boulangerie de bourg, symbole de convivialité, brutalement rattrapée par une violence insensée.

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