Calais: le prêtre Philippe Demeestère arrête sa grève de la faim

Philippe Demeestère avait entamé une grève de la faim le 11 octobre dernier, dans l'église St Pierre de Calais, pour alerter sur les expulsions de migrants. L’ecclésiastique a annoncé qu'il arrêtait cette grève, mais qu'il allait continuer son combat autrement.

"Ce jour, je mets fin à la grève de la faim dans laquelle je m'étais engagé le 11 octobre", annonce le septuagénaire. "Cette grève représentait pour moi un outil parmi d'autres, pour ébranler les immobilismes, enrayer la mécanique infernale qui soumet les personnes exilées à des traitements inhumains et dégradants sur les terres calaisiennes".

Anaïs et Ludovic, les deux autres militants associatifs qui avaient entamé aussi cette grève de la faim, poursuivent le mouvement et Philippe Demeestère a expliqué demeurer "totalement solidaire de la détermination qui est la leur, car les propositions faites jusqu’à ce jour par les autorités ne tiennent pas compte des itinéraires des personnes exilées à qui on n’accorde jamais la parole".  

Le prêtre va entamer la mise en place d'un abri hivernal pour les exilés

De poursuivre que "cette nouvelle étape va me permettre de me consacrer librement et sans plus tarder à la suite, poursuivant ainsi mes engagements comme une flamme passant de bougie en bougie...". Le prêtre va ainsi reprendre le chantier préalable à la mise en service, sur Calais, d'un nouvel abri hivernal à destination des personnes exilées les plus vulnérables. 

"Dès la fin novembre, j'irai moi-même demander l'hospitalité sur l'un des lieux de vie, pour y passer mes nuits, invitant qui le souhaitera, à agir de même, à sa convenance", poursuit-il. 

Une messe de Noël pour les exilés

"La nuit du 24 au 25 décembre, est la nuit où nous faisons mémoire d'un oubli toujours actif aujourd'hui : la Vie vient nous visiter ; nous ne reconnaissons pas son visage et nous ne l'accueillons pas. Cette nuit de Noël donc, nous célébrerons sur ce même lieu de vie, avec l'autorisation de nos hôtes, la messe de minuit en appelant le plus grand nombre à s'y associer. Une messe festive !"

Philippe Demeestère termine en remerciant les personnes qui l'ont soutenu et en invitant "les responsables politiques à venir sur place, à la rencontre des personnes exilées et des associations qui les soutiennent pour construire avec elles, depuis les réalités du terrain, des réponses respectueuses des droits humains…"