Dunkerquois: le meurtre d'une habitante de Socx, dont le corps a été retrouvé aux Pays-Bas, élucidée

Dunkerquois: le meurtre d'une habitante de Socx, dont le corps a été retrouvé aux Pays-Bas, élucidée
Elise Leclercq 16:23 - 03 octobre 2022

L’affaire aurait pu devenir un « Cold Case ». En juin 2019, le corps d’une femme, dénudée et morte d'une balle dans la tête, était retrouvé dans un champ aux Pays-Bas. La victime a pu être identifiée, en 2021. Il s’agit de Jocelyne Delcroix épouse Hamilière, dont le mari avait fait croire à un départ volontaire. Ce dernier était en fait le meurtrier.

Cette affaire a pu être résolue grâce à la collaboration et aux enquêtes conjointes des services français et hollandais. Tout commence le 22 juin 2019, lorsqu'un corps de femme est retrouvé sur le territoire de WESTDORP, aux Pays-Bas, dans un champ à proximité du canal servant de frontière avec la Belgique. La victime est nue, allongée dans l'herbe, les genoux meurtris, tuée par arme à feu d'une balle à l'arrière de la tête.

Les institutions judiciaires néerlandaises lancent un appel à témoins largement relayé par les médias nationaux aux fins d'identifier la victime retrouvée sur leur sol, sans succès.

Une histoire de départ volontaire

Le 8 juillet 2020, les militaires de la gendarmerie de la brigade de Hoymille interviennent à la suite du décès naturel à son domicile de Michel HAMILIERE, né le 3 février 1950. La famille du septuagénaire, sans contact avec son épouse, évoque un départ spontané de celle-ci après qu’elle a découvert l'infidélité de son époux et l'existence d'un enfant illégitime.

Depuis, personne n'a tenté de prendre attache avec Jocelyne DECROIX épouse HAMILIERE et chacun s'est persuadé de son départ volontaire. Le couple, sans enfant et sans relation sociale, apparaît aux yeux du voisinage et de l'entourage familial comme un couple fermé et séparé depuis un an.

Malgré les investigations réalisées, Jocelyne DECROIX épouse HAMILIERE reste introuvable.

Des cartouches de fusil manquantes

Les militaires de la gendarmerie persistent dans leur enquête, perquisitionnent le domicile du couple, ne trouvent aucun effet personnel de Madame à l’exception de ses documents d'identité, éléments venant contrecarrer l'hypothèse d'un départ spontané. Sa pension de retraite est toujours versée sur le compte joint du couple. Deux cartouches du fusil présent au domicile manquent. La fouille des sols de l'habitation ne donne rien.

Une double vie

Parallèlement, les investigations réalisées par la brigade de recherches de DUNKERQUE-HOYMILLE et la section de recherches de LILLE permettent de déterminer que cet homme, âgé de 70 ans, s'est construit une double vie depuis juin 2019 permettant de leurrer son entourage et que l'endettement du couple trouve un certain rétablissement en juillet 2019, après la revente de biens du couple et de Madame, quelques jours après leur prétendue séparation.

La correspondance faite entre les deux affaires deux ans plus tard

En août 2021, grâce à un message « SCOPOL* » diffusé par la gendarmerie, une correspondance est enfin obtenue : c’est bien le corps de Jocelyne DECROIX épouse HAMILIERE qui a été retrouvé aux Pays-Bas, le 22 juin 2019, dans un champ à proximité du canal servant de frontière avec la Belgique, à 1h30 de trajet du domicile du couple HAMILIERE. L’exploitation de la vidéosurveillance permettra d’établir que le véhicule de Michel HAMILIERE était stationné sur les lieux dans les heures précédant la découverte du corps.

Les deux enquêtes se recoupent

Une demande d'entraide pénale permet de poursuivre les investigations dans le cadre d'une commission rogatoire et de déterminer que la balle ayant servi au meurtre était d'un calibre identique au fusil retrouvé au domicile du couple et que l'ADN masculin retrouvé sur la corde et les chevilles de la victime est celui de Michel HAMILIERE. Chaque élément de preuve mis en exergue par les autorités néerlandaises trouve une réponse dans les investigations réalisées par les enquêteurs français, permettant ainsi de confirmer la thèse de l’homicide. 

Deux enquêtes ont donc été diligentées en parallèle mais aussi en miroir puisqu'elles concernent les mêmes protagonistes, la gendarmerie nationale française partant d'une enquête décès pour découvrir la disparition de l'épouse du défunt ; les services de police néerlandais retrouvant quant à eux un corps exécuté, non identifié, sans que personne ne le réclame. La coopération judiciaire internationale entre les parquets de DUNKERQUE et de BREDA a permis de faire le lien entre ces deux enquêtes.

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