Migrants : 4 passeurs condamnés dont un restaurateur calaisien et une calaisienne en charge du stockage du matériel nautique !

Migrants : 4 passeurs condamnés dont un restaurateur calaisien et une calaisienne en charge du stockage du matériel nautique !
4 passeurs dont un restaurateur calaisien et une calaisienne stockait du matériel nautique pour aider les migrants à traverser la Manche. - crédit : Police Nationale
Sébastien Foissel 07:24 - 02 mars 2025

Quatre passeurs de migrants dont un restaurateur calaisien et une calaisienne en charge du stockage du matériel nautique ont été condamnés à des peines de 7 ans d'emprisonnement à 18 mois d’emprisonnement avec maintien en détention. Au cours de l'enquête qui s'est déroulée durant près d'un an, 7 personnes ont été interpellées à Calais, Montigny en Gohelle ainsi qu'au sein du centre pénitentiaire de Longuenesse.

Tout a débuté le 11 janvier 2024 suite à des renseignements. L’Office de Lutte contre le Trafic Illicite de Migrants (OLTIM) de COQUELLES enquête sur des faits d’aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’étrangers en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de 10 ans, faux et usage de faux dans un document administratif et blanchiment aggravé.

Une co-saisine du GIR de LILLE et de la circonscription de police (CPN) de CALAIS a permis de mener des investigations patrimoniales et infiltrer des messageries cryptées type SNAPCHAT.

Durant plusieurs mois, l'enquête a mis en évidence :

- l'existence d'un groupe de passeurs qui effectuait de nombreux allers-retours entre la Côte d’Opale et l’Allemagne afin de faire l’acquisition de matériel nautique à destination des plages du littoral du Pas-de-Calais pour permettre aux candidats à l’exil de tenter la traversée de la Manche au péril de leur vie.

-Du matériel nautique était stocké dans un appartement situé sur la commune de CALAIS, ainsi que dans un restaurant de la même ville, tenu par l’un des protagonistes du dossier et qui servait de quartier général et lieu de rencontre pour les membres du réseau et les clients étrangers en situation irrégulière.

-il était également mis en exergue la participation d’une calaisienne pour le stockage et l’acheminement du matériel nautique, en collaboration avec l’une des têtes de réseau.

le mode opératoire du réseau conduisait à l’intervention de plusieurs exécutants pour recruter via les réseaux sociaux les candidats à l’exil ou opérer du rabattage à proximité des gares et camps, pour acheminer des migrants et du matériel nautique à proximité des spots de départ, pour transporter du matériel depuis l’Allemagne et organiser la logistique de prise en charge des migrants contre rémunération, outre l’achat de véhicules à destination du réseau pour faciliter cette logistique.

les investigations permettaient également de révéler la dangerosité des réseaux, au regard des violences physiques exercées contre les candidats à l’exil par les passeurs, la présence d’arme pour exercer pression, menaces et dissuader les migrants de s’exprimer, ainsi que la présence importante de cocaïne au sein du réseau, sous le prisme de la consommation.

 

Le 14 janvier 2025, les enquêteurs interpellent 7 personnes sur les secteurs de CALAIS, MONTIGNY-EN-GOHELLE ainsi qu’au sein du Centre pénitentiaire de LONGUENESSE.

 

A l'issue d'une garde à vue de 96 heures, 5 mis en cause étaient déférés au parquet et présentés devant le tribunal correctionnel pour être jugés en comparution immédiate.

Lors d'une deuxième audience, le vendredi 28 février 2025, le tribunal déclarait 4 des 5 prévenus coupables des faits qui leur étaient reprochés et les condamnait à des peines de 7 ans d’emprisonnement, 3 ans d’emprisonnement et 18 mois d’emprisonnement pour les deux derniers avec pour chacun d’eux un maintien en détention.

Le cinquième prévenu est pour sa part relaxé.


Les passages nautiques à destination de la Grande-Bretagne au départ du ressort du tribunal de Boulogne-sur-Mer ont causé 72 morts en 2024 sur l’ensemble des décès de migrants comptabilisés au cours de cette même année sur l’ensemble du littoral et 5 morts en 2025 sur les 6 décès de migrants constatés à ce jour toujours dans le ressort du tribunal judiciaire.

Les prévenus condamnés disposent d’un délai d’appel de 10 jours pour faire appel, faute de quoi la décision sera définitive.

Envoyer un commentaire

Notre Facebook

TURF

Accéder

Rechercher un titre

à

météo

Accéder