Étaples : un mois pour libérer la parole et lutter contre les violences faites aux femmes
Comment réussir à libérer la parole dans une petite commune où tout le monde se connaît ? À Étaples, la question n’est pas théorique : elle guide l’action municipale depuis plusieurs années. Et pour cette nouvelle édition de la campagne contre les violences faites aux femmes, la ville lance un mois entier de mobilisation.
Un programme dense pour toucher tous les publics
Interventions dans les écoles primaires, sensibilisation dans les collèges Jean-Jaurès et Saint-Joseph, actions au lycée Jules-Verne, groupes de parole, initiations au self-défense, visites du tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, spectacles, projections…
La ville met tous les moyens sur la table pour parler à la fois prévention, repérage et accompagnement.
"Dans une petite commune, il peut être compliqué pour les victimes d’oser pousser une porte", explique Josiane Boutoille, conseillère municipale en charge notamment du Centre Communal d’Action Sociale. "Notre objectif, c’est d’aller vers elles, de multiplier les portes d’entrée et de créer un climat de confiance."
Amener l’aide jusqu’aux victimes
Pour rendre l’information visible et accessible, Étaples déploie cette semaine le van "Nina et Simon.e.s" du Centre d’Information des Droits des Familles et des Femmes (CDIFF) sur le marché d'Etaples-sur-Mer le vendredi 21 novembre 2025. Une halte stratégique, au cœur de la vie quotidienne.
Dans les commerces, les clients retrouveront également des cartes postales rappelant les numéros essentiels :
17 – 114 – 39 19.
"Le CCAS est un lieu facile d’accès", rappelle Peggy Maillard, du service d’action sociale. "Beaucoup de femmes viennent nous voir parce qu’elles se sentent en confiance ici. Parfois, ce sont de petites questions…mais elles deviennent une porte vers un accompagnement complet."
60 000 sacs à baguette pour faire circuler l’information
Autre initiative : 60 000 sacs à baguettes, distribués dans les boulangeries d’Étaples et de Berck.
Objectif : glisser l’information directement dans les foyers et toucher celles qui ne participent pas forcément aux actions.
Un outil discret, mais efficace, pour repérer le danger grâce au violentomètre imprimé dessus.
Une mobilisation locale qui veut faire la différence
Depuis plusieurs années, Étaples-sur-Mer fait de ce mois de novembre un rendez-vous clé pour briser les tabous autour des violences intrafamiliales.
Dans un territoire où l’anonymat est limité, la municipalité mise sur la proximité, la pédagogie et la constance pour encourager les victimes à se tourner vers des professionnels capables de les accompagner.
