Boulogne: après les accusations de violences, le directeur d'Haffreingue sort du silence

« Si ça peut crever la boule de pus qui existait, tant mieux ». Ces mots, ce sont ceux de Laurent Brunelle. Le directeur du collège-lycée Nazareth-Haffreingue, à Boulogne, prend la parole pour la première fois, après le témoignage d’anciens élèves, qui affirment avoir été victimes de violences psychologiques, physiques ou sexuelles au sein de l’établissement, dans les années 70 et 80.
Depuis une semaine, des témoignages d’anciens élèves d’Haffreingue dénonçant des violences subies il y a quarante ans secouent l'établissement privé de Boulogne-sur-Mer.
Ce lundi après-midi, le directeur du collège-lycée Nazareth-Haffreingue a pris la parole pour réagir à ces accusations.
"Il est hors de question de cacher des choses", a d’entrée précisé Laurent Brunelle, témoignant son "empathie" et sa "compassion" envers les victimes:
Dès la parution des témoignages, le directeur affirme avoir prévenu le diocèse et assure que la consigne en interne est claire: libérer la parole des victimes.
Le directeur en convient: l’affaire Betharam a réveillé les souvenirs. "Peut-être qu’il y a cinq ans, ces personnes n’auraient pas témoigné", analyse Laurent Brunelle, qui n'espère pas de nouveaux rebondissements: "Tout ce qui peut sortir de négatif ouvre un peu plus la blessure... Mais si ce mal peut permettre un bien, alors tant mieux."
A-t-il lui même été témoin de violences lors de sa scolarité à Haffreingue ? Il botte en touche: "Aujourd’hui, vous venez voir le directeur de Nazareth-Haffreingue, vous ne venez pas voir l’ancien élève".
Mais si la justice l'interroge, Laurent Brunelle l'assure: il répondra. Il sera en revanche plus compliqué de fouiller dans le passé, puisque les archives de l'établissement ont été détruites "il y a 3-4 ans":
Si Laurent Brunelle reconnaît que "tout ce qui était violences physiques existait dans beaucoup d’établissements à l’époque", il se veut rassurant quant à la situation actuelle. "Même s'il y a des professeurs qui doivent montrer les muscles, s'appuyer sur un réglement ou des sanctions, aujourd'hui il ne peut pas y avoir de violences physiques", assure-t-il.
Les réinscriptions en cours seraient même "massives", preuve selon le directeur que la confiance des familles est intacte.
Nazareth-Haffreingue compte aujourd'hui 1350 élèves et 120 membres du personnel, de la sixième à la terminale.