Sangliers sur la Côte d’Opale : pourquoi ils se rapprochent des maisons et quelles solutions ?

Sangliers sur la Côte d’Opale : pourquoi ils se rapprochent des maisons et quelles solutions ?
un sanglier dans un champ cultivé - Fédération des Chasseurs du Pas-de-Calais
Nicolas MEROU 07:15 - 08 décembre 2025

Sur la Côte d’Opale, on les croise de plus en plus souvent et plus seulement en forêt. Jardins labourés, pelouses retournées, clôtures arrachées, frayeurs sur la route : les sangliers se font envahissants dans plusieurs communes du littoral. Dernier épisode en date : jeudi 4 décembre, un jeune motard a percuté un animal sur la route entre Merlimont et Rang-du-Fliers.

Des dégâts qui se multiplient chez les particuliers

À proximité des massifs boisés, les habitants racontent les mêmes scènes : pelouse "passée au motoculteur" en une nuit, massifs de fleurs détruits, potagers ravagés. Les sangliers, très opportunistes, trouvent dans les jardins un garde-manger idéal : vers, bulbes, restes de nourriture, compost.

Le phénomène n’est pas propre à la Côte d’Opale : dans tout le département, la population de sangliers est en forte progression et les dégâts aux cultures sont en hausse, au point que la préfecture a multiplié les arrêtés de régulation renforcée (battues administratives, tirs de nuit) ces dernières années pour protéger les exploitations agricoles.

Pourquoi y a-t-il autant de sangliers ?

Plusieurs facteurs se cumulent : Des hivers plus doux et des ressources alimentaires abondantes, qui améliorent la survie des marcassins. Davantage de haies et de friches autour des villages, offrant abri et tranquillité. La proximité des cultures et des jardins avec les bois, qui attire les animaux vers les zones habitées.

"C'est surtout lié au fait qu'il y a de plus en plus de zones non chasséss et non chassables sur le littoral. Plein d'espaces aujourd'hui qui sont mis en réserve ou en protection, d'autres espaces qui sont mélangés à du périurbain, avec des animaux qui ont une capacité d'adaptation extraordinaire. Et on se retrouve aujourd'hui avec des sangliers qui pullulent." Explique Willy Schraen, président de la Fédération des chasseurs du Pas de Calais sur Radio 6

Résultat, les animaux s’habituent à la présence humaine et n’hésitent plus à s’approcher des lotissements ou à traverser les routes, parfois en groupe, augmentant le risque d’accident.

Quelles solutions pour limiter la présence des sangliers ?

Aucune mesure miracle, mais plusieurs leviers sont déjà actionnés ou envisagés dans le Pas-de-Calais.

Renforcer la régulation par la chasse
La préfecture autorise des périodes de chasse étendues, des battues supplémentaires et, sur certains secteurs sensibles, des tirs de nuit encadrés pour réduire les densités de sangliers là où les dégâts sont les plus importants.

Protéger les jardins et les cultures
Pour les particuliers comme pour les agriculteurs proches des bois, installation de clôtures solides (grillage enterré ou électrifié) autour des parcelles les plus exposées. Llimitation des tas de compost ou de nourriture facilement accessibles et protection spécifique des potagers (filets, clôtures basses doublées).

Mieux sécuriser les axes routiers
Sur les routes où les traversées sont fréquentes, les collectivités peuvent renforcer la signalisation avec des panneaux "passage de gibier", entretenir les bas-côtés pour améliorer la visibilité et installer des dispositifs de type réflecteurs ou clôtures pour décourager les animaux de traverser.
Les automobilistes, eux, sont invités à lever le pied dans les secteurs boisés, surtout la nuit et à l’aube, moments où les sangliers se déplacent le plus.

Travailler sur le long terme avec les acteurs locaux
Chasseurs, agriculteurs, élus et habitants sont appelés à partager leurs observations pour mieux cibler les zones à risque. Les communes peuvent aussi intégrer cette problématique dans leurs projets d’aménagement.

Sur la Côte d’Opale, le sujet des sangliers est désormais bien installé dans les réunions de village comme dans les conseils municipaux. Entre protection de la faune sauvage, sécurité des habitants et sauvegarde des cultures, l’équation reste délicate. Mais tous s’accordent sur un point : sans action coordonnée, les rencontres nocturnes avec les sangliers risquent de devenir de plus en plus fréquentes, sur la route comme au fond du jardin.

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