Traité Mercosur : les agriculteurs de la Côte d'Opale mobilisés à Bruxelles, prêts à durcir le mouvement

Traité Mercosur : les agriculteurs de la Côte d'Opale mobilisés à Bruxelles, prêts à durcir le mouvement
Des agriculteurs du Calaisis, du Boulonnais, du Montreuillois et de la Somme manifestent à Bruxelles - Radio 6
Nicolas MEROU 18:43 - 18 décembre 2025

La colère du monde agricole ne retombe pas. Jeudi 18 décembre 2025, des agriculteurs venus de toute l’Europe se sont rassemblés à Bruxelles pour dénoncer le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Amérique du Sud, dit Mercosur. Parmi eux, des représentants du Calaisis, dont Antoine Pénart, membre de la FDSEA. Son témoignage sur Radio 6

Nous avons contacté l'agriculteur à la fin de la manifestation, depuis Bruxelles et sur place, la tension était palpable : "Les trésoreries sont à bout. Beaucoup d’exploitations sont en danger, partout en Europe", explique antoine Pénart. Des délégations belges, italiennes, tchèques ou encore slovènes avaient fait le déplacement. Un rassemblement européen inédit, marqué par un sentiment d’unité autour d’un message commun : refuser une concurrence jugée déloyale.

"Un projet commun, mais des décisions qui divisent"

Pour Antoine Pénart, la mobilisation a d’abord été porteuse d’espoir. "On était satisfaits de voir autant de pays représentés. On défendait vraiment un projet commun", souligne-t-il. Mais très vite, la colère a repris le dessus, notamment face aux orientations prises par la Commission européenne.

Les agriculteurs dénoncent des décisions perçues comme dictées par certains États membres, au détriment des producteurs européens. "On nous impose des contraintes environnementales fortes, des taxes sur les engrais, des efforts de décarbonation et dans le même temps, on laisserait entrer des produits fabriqués avec des normes bien moins exigeantes", résume Antoine Pénart.

Ports et frontières dans le viseur

À l’issue de cette journée à Bruxelles, les syndicats agricoles n’excluent pas un durcissement du mouvement en France : "Nous attendons les consignes pour la suite. S’il faut bloquer les ports ou les frontières, nous le ferons", prévient le représentant de la FDSEA du Calaisis. L’objectif affiché : alerter sur la circulation de marchandises issues de pays où les règles sanitaires, sociales et environnementales ne sont pas équivalentes à celles imposées aux agriculteurs français. "Tout le monde est d’accord pour dire que nous ne voulons pas importer une agriculture que nous refusons chez nous", insiste-t-il.

Une mobilisation appelée à se poursuivre

Si les tracteurs rentrent dans la nuit de jeudi à vendredi, la mobilisation est loin d’être terminée. Les représentants agricoles évoquent déjà de nouvelles actions, une fois les exploitants reposés et organisés. "On se remettra en action rapidement", annonce Antoine Pénart en fonction des déscisions de ce jeudi soir à la commission Européenne.

Sur la Côte d'Opale comme ailleurs, le rejet du traité Mercosur reste total. Les agriculteurs demandent des garanties claires sur la réciprocité des normes et la protection de leur modèle agricole, estimant que l’avenir de nombreuses exploitations est en jeu.

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